LES TERMINALES S DANS LA PEAU DE GEOLOGUES, A LA RECHERCHE DE L’HISTOIRE D’IPOH !
Sortie géologique des TS en décembre 2018 (avec un invité surprise !)
Comment la ville d’Ipoh permet-elle de comprendre le lien entre les ressources géologiques locales (étain, fer, calcaire…) et l’occupation humaine ?
Ipoh est une ville située dans la Kinta vallée, à proximité de la rivière « Sungai Perak », et a longtemps bénéficié de cette position stratégique. La cité a été créée par des travailleurs chinois venus pour faire fructifier les mines d’étain. Ainsi, au 19ème siècle, elle fut le premier producteur d’étain dans le monde. Aujourd’hui, elle possède près d’un demi-million d’habitants. Notre sortie s’est divisée en cinq étapes : la visite de Perak Tong, la découverte des affleurements de Tambun, la visite de la grotte de Kek Look Tong et de son jardin puis, la visite des trésors du musée géologique et enfin, le lendemain, une sortie en rafting sur la rivière Kampar.
I. Visite de Perak Tong
Perak Tong est un temple bouddhiste situé au Nord d’Ipoh dans les grottes de Gunung Tasek, où nous avons pu observer de magnifiques statues. Cependant, le moment marquant de cet arrêt restera les quinze minutes interminables de marches dans des escaliers si raides que nous avions l’impression de marcher à la verticale et qui nous ont laissé avec de belles courbatures le lendemain. Mais cela en valait la peine, car nous avons ainsi pu observer un époustouflant panorama de la région !
Nous avons remarqué que l’intérieur de la vallée n’était elle-même pas plate, il y avait des reliefs. Cela ressemblait à la baie d’Along au Vietnam mais sans eau ! À partir de là, nous avons établi un profil topographique et proposé la problématique suivante : Comment les reliefs de la région se sont-ils mis en place ? Deux hypothèses ont été énoncées : le rifting et l’érosion. Munis de nos outils de géologue, nous sommes partis sur le terrain pour tenter de valider l’une ou l’autre hypothèse.
II. Recherche d’indices dans les collines de Tambun :
Une fois arrivée dans les collines de Tambun, dans le premier affleurement, nous avons pu contempler des peintures rupestres datant de 5 000 ans. Ces dernières nous ont renseignées sur la faune et la flore de l’époque. Ensuite, nous avons étudié la roche qui composait la grotte. Nous avons noté les caractéristiques suivantes : couleur marron, non friable (cohérente), absence de cristaux ou de fossiles, rayable par une pièce de cuivre et en présence d’acide (HCl), effervescente. La roche était du calcaire, donc sédimentaire. Nous avons pu repérer une faille inverse et un plissement. Ces deux déformations de la roche témoignent d’une compression : nous avons invalidé l’hypothèse du « rifting » car il n’y avait pas de faille normale, et nous avons trouvé des roches sédimentaires au lieu de roches volcaniques.
III. Poursuites des recherches à Kek Look Tong avec une explosion en direct !
Les professeurs nous ont chargés de trouver les différentes formes de concrétion dans la grotte : stalagmites, stalagtites, fistuleuses, calcite, drapier, colonnes… ces concrétions et cette grotte se sont formées grâce à la dissolution du calcaire par de l’eau acide (riche en dioxyde de carbone). Suite à cette réaction, du calcium à été liberé et transporté par l’eau. Enfin, l’eau s’évapore et le calcium précipite.
H20 + CaC03 + C02 –> Ca2+ + 2 HC03–
Finalement, toutes ces informations nous ont montré que l’hypothèse 2 était incomplète. On a donc conclu que l’histoire géologique de la région était divisée en trois grandes étapes : durant l’ère primaire, un plateau de roches sédimentaires s’est formé au fond d’un océan. Puis, durant l’ère secondaire, des événements successifs de compression (subduction) ont conduit à la mise en place de plutons de granite et ont déformé le plateau de calcaire. Enfin, il y a eu une érosion du calcaire principalement avec formation de paysages karstiques. L’érosion du granite quant à elle a permis d’autres ressources comme l’étain, le fer… Les ressources géologiques de la région ne sont pas anodines puisqu’elles renferment une histoire d’exploitation accrue depuis la Seconde Guerre mondiale. En effet, à cette période, le Japon, ayant pris le pouvoir sur cette partie de l’Asie, avait exploité les grands filons de fer notamment. Ces exploitations demeurent aujourd’hui encore, en particulier pour le calcaire, qui est une ressource importante. D’ailleurs, nous avons assisté en direct à l’explosion d’un pan de la colline en face de la grotte ! Celles-ci représentent une ressource économique mais aussi une menace pour les paysages magnifiques de la région.
IV. Le musée géologique d’Ipoh et la soirée…
V- Le rafting : des moments partagés inoubliables !
Le lendemain, beaucoup d’éclats de rire dans les rafts, avec un bon état d’esprit et surtout l’esprit d’équipe… mais pas d’appareils photos, dommage !
Nous nous rappellerons longtemps de ces deux jours de décembre !
Les élèves de TS et leurs acompagnateurs : Mme Fouillet, M. Letoile et M. Michel.